[4.10] Les prémices du procès de Bayuri

Matsusuke et Ryochi entrèrent à sa suite, les deux autres restèrent dehors en quasi équilibre autour des escaliers extérieurs. Elle regarda les gens présents et inclina brièvement la tête à leur attention.

- Je prendrais juste du mugicha si vous avez. Chaud. Il fait un peu frisquet. Mais je retiens la proposition.

Dommage, songea-t-elle déçue, j'aurais bien vu un shoshu.

Elle sourit, aimable, et se dirigea vers le comptoir.

- Quelles nouvelles ? Pas trop d'embêtement avec le nouvel environnement?

- Alors parlez moi de la façon dont ce serviteur s'est retrouvé avec une épée dans les côtes

Retsu laissa échapper un soupir.

"Ma femme m'a reproché la même chose que vous, à savoir d'être une lavette qui se laisse marcher sur les pieds."

"Je lui ai rétorqué que les "futilités" comme les bonnes manières, les arts et tout ce qui est globalement dénigré par le clan du crabe est pourtant la seule chose qui nous différencie des bakemono."

"J'ai ajouté que cela m'aidait au quotidien. Car bien qu'étant contaminé, le fait que je sois encore capable de m'intéresser à ces futilités m'indiquait que je n'étais pas encore passé du côté de nos ennemis."

"Elle m'a rétorqué que j'étais un Hida et que je devais désormais agir comme tel. J'ai donc pris mon sabre, ai balancé mon saya et lui ai dit que ce serait alors ce que je serai : un sabre sans fourreau et qu'un sabre sans fourreau ne peut que tuer, rien faire d'autre. Elle a pris mon sabre et l'a planté dans le mur en me disant que je pouvais toujours servir de porte-manteau."

"Et ce pauvre homme est passé de l'autre côté du mur à ce moment là, démontrant la véracité de mon propos de la plus cruelle des façons..."

Retsu se tut un court instant, regardant Shiranai. Elle devait sans doute se foutre de lui... Peu importe...

"Et maintenant c'est à vous de répondre à ma question, Kuni-gozen."

- Si votre épouse pense la même chose, il y a sans doute des choses à améliorer dans votre comportement. D'autant qu'on peut faire bien des choses d'une épée qui ne sont pas toutes équivalentes à tuer. La première me paraît être de ne pas accorder trop de crédit à ce sûrs les Grues racontent : ce sont des faibles, et répéter leurs geignements vous fait apparaître faible à votre tour.

Quant à ce que vous me demandez, je vous le dirai quand je serai sur que vous réagirez en homme.

"Oui mais cela n'a pas que des désavantages. "Quand vous êtes fort, paraissez faible. Quand vous êtes faible, paraissez fort." dit Akodo dans le Commandement..."

- Vous voulez dire que toute votre attitude n'est que simulacre ? Chohime-san a plus déteint sur vous que je ne le pensais...

"Pas du tout."

"Mais si cela peut amener des ennemis éventuels à me sous-estimer, ce n'est pas forcément mauvais..."

- Oh, Retsu-san, c'est votre épouse et moi-même que vous appelez des ennemis ?

"En ce qui concerne mon épouse, la réponse est non."

"En ce qui vous concerne, c'est à vous de me dire, Kuni-gozen..."

- Eh bien, montrez-moi votre véritable force, et je cesserai de vous traiter en enfant apeuré.

Retsu eu un sourire en coin.

Il se leva soudainement.

"Excusez-moi Kuni-gozen. Mais je pense ne rien avoir à prouver à personne."

"Mes actions ont déjà parlé pour moi." ajouta-t-il en s'éloignant.

G+ 11

L'homme s'était présenté comme un partenaire commercial de Bayuri, spécialisé en jade. Les gardes du shireikan avaient vérifie qu'il n'était pas arme et l'avaient introduit. Apres les présentations d'usage et les considérations nécessaires sur la peinture abstraite Grue sous Hantei XVI, Yasuki Tienai était entré dans le vif du sujet.

- Yasuki Bayuri-sama est-il dans une tres fâcheuse posture, du point de vue judiciaire ? Je m'efforce de savoir si mes contrats avec lui sont assurés ou si je dois prendre des mesures.

Retsu parla posément.

"Les chefs d'accusation sont très graves, Yasuki-dono..."

"Je vous suggère en effet de prendre vos dispositions..."

- Certes, mais... Les conditions ne sont pas les mêmes selon qu'il est soumis à des charges tres sévères ou qu'il est certain de mourir. Les profits de certaines dispositions ne sont pas les mêmes. Est-ce que vous seriez en mesure de... "M'assurer" qu'il ne survivra pas à son procès ?

"Non je ne peux pas vous donner une telle certitude... Seule l'issue du procès nous dira ce qu'il adviendra de lui."

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