Yatoshin a écrit :Tu pourrais me parler plus en détail de Te Deum? je n'ai pas l'heur d'y avoir gouté...
Je me permets de griller la politesse à Ding On pour répondre à cette question-là, puisque je suis un peu impliqué dans ce jeu.
Te Deum pour un massacre (
fiche GROG) est un jeu qui a pour cadre principal la France de la deuxième moitié du seizième siècle. C’est-à-dire une époque qui est à la fois celle de la Renaissance française et celle de nos guerres de religion entre catholiques et protestants.
Les types d’aventures que l’on peut jouer sont très variables, des intrigues dans l’entourage des « grands » personnages jusqu’aux aventures très locales, loin de la Cour, des aventures galantes aux grenouillages d’espions, etc. Rien n’oblige donc les MJ ou les joueurs à être de fins connaisseurs de tous les détails de la période ; avoir lu quelques romans comme ceux de la série
Fortune de France de Merle ou
Les Quarante-cinq de Dumas, lu des BD comme
Les chemins de Malefosse de Bardet et Dermaut, vu un film comme
La reine Margot de Chéreau, cela peut suffire à se faire une idée de l’époque et à commencer à jouer.
Même si le jeu se déroule dans la période des guerres de religion, il n’est nul besoin, pour les MJ ou les joueurs, d’être férus de théologie. En effet, les affrontements entre catholiques et protestants ne viennent pas, concrètement, de points de religion, mais de querelles de pouvoir. Les gens qui s’embrochent mutuellement au nom de leurs fois respectives n’ont probablement aucune idée de ce qu’est la transsubstantiation ou la consubstantiation.
D’ailleurs, sur le plan politique, l’affrontement n’est pas dichotomique avec les catholiques d’un côté et les protestants de l’autre. Par exemple, en France, il y a aussi des clivages entre les partisans du roi (qui peuvent être catholiques ou protestants) et les adversaires du roi. Mais il y a aussi les affrontements à une échelle plus large, où, un pays catholique peut s’allier à un pays protestant pour contrer les volontés hégémoniques de l’Espagne. Bref, des luttes diplomatiques ou guerrières qui n’ont rien à envier aux rivalités de clans de Rokugan, par exemple.
Point essentiel : le système de
Te Deum ne comporte aucun mécanisme pour y introduire du surnaturel, de la magie et autres composantes « fantastiques » (à l’exception de mécanismes permettant aux personnages de se sortir, exceptionnellement, de mauvais pas, à la façon de « points de destin » comme on peut en trouver dans d’autres jeux). Ce qui ne veut pas dire que le jeu efface totalement les croyances, voire les superstitions des uns et des autres; simplement, il ne les formalise pas en mécanismes de jeu.
Enfin, si j’ai dit, en entrée, que
Te Deum pour un massacre a pour cadre principal la France, la gamme comprend un supplément, en 2 tomes, qui permet de jouer dans un autre cadre, celui de la Grande-Bretagne, qui voit, à l’époque, s’affronter la reine d’Angleterre, Elizabeth, et la reine d'Écosse, Mary (d’où le titre du supplément,
Les deux reines).
Et la 2e édition du livre de base apporte, par rapport à la première édition, des chapitres supplémentaires présentant les différentes provinces du royaume de France et les différents états avec laquelle la France interagit, de l’Angleterre à l’empire ottoman, et de l’Espagne à la Pologne, en passant par la Suisse et l’Empire germanique.
Les amateurs du jeu peuvent se retrouver, sur le net, dans
le forum de la Cour d’Obéron notamment.