Haiku, Tanka, poésie japonaise, cuvée 2006

Crapaud dans la rue
Clown qui fuit les cris d’enfants
Hors du caniveau
En paix, ignoré ; en guerre
On rit de l'étoile jaune
Inspiré de Max Jacob, dans un calendrier de vers

Priez le crapaud
Qui va, portant sa croix jaune
Mourir tout à l’heure
Inspiré de Guy Goffette, page suivante

Devant les chevaux
Un troupeau d’abeilles presse
Le trot sur la route

L’homme prévoyant
Trente neuvième année
Fait son testament

Choisis une danseuse
Plus besoin du testament
C'est vivant qu'on profite

Enfant asphyxié
Trop soufflé bougies de cire
Quatre ans jamais cinq.
Il y a un jeu de mots dans ces haiku … le trouverez-vous ?

Astuce trop ardue
Meme en y reflechissant
Trouverais jamais

Pétunia fané
Leurs tiges comme des arbres
Aux feuilles perdues

La substance exsude
Loin de mes yeux arrachés
Souillure de mort

Prières païennes
Cantiques de la diva
Un air du Québec
Où les linges des autels
Ont la blancheur des champs blancs

Mamelons glacés
Les tuiles versent des larmes
Mous flocons qui pleuvent
Près du feu, marrons glacés
En main, contemplons la neige

Volets entrouverts
Cris surpris aube d’automne
Neige sur le sol

Herbe glacée, plaine
Sillage de neige fine
Trois loups qui avancent
Yeux gris truffe noire langue
Seul point rouge sur dents blanches

Trois loups noirs qui passent
Ne réveillent pas le chêne
Racine enneigée

Fourrure rougeâtre
Endormie par la pluie blanche
Quand … odeur du cerf !

Six griffes rougies
Lambeaux de viande neigeuse
Torse dépecé
Dents fouillant entre les côtes
Meute affamée se régale

Cachés sous les arbres
Triangle noir sous la neige
Yeux orange dents

Course en forêt, brumes
Odeurs de saules humides
Détours des ruisseaux

Jaillissement brut
De béton d’herbe et de ciel
Devant ma fenêtre

Cadre des gradins
Froid lisse poli usé
Comme les montagnes

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