[Work in progress] Toshi Ranbo, la Cité des Apparences

[Seppun Kurohito]

Bon, je ne résiste pas à vous soumettre quelques parties de mes travaux actuels, en espérant recueillir vos critiques, avis et commentaires. Ce sera long encore avant de venir à bout de mon projet (plus ambitieux que ce que j'avais prévu initialement), mais je compte bien vous fournir finalement un fichier complet, si ça vous intéresse...
Merci d'avance à ceux qui auront la patience de tous lire.

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Après avoir été amené à développer la Cité de Toshi Ranbo pour les besoins de ma campagne, je me suis décidé à reprendre l'ensemble de mes notes dans un fichier, en approfondissant certaines facettes de la ville. Bien que je me sois basé sur le plan des lieux, trouvé dans le scénario L'Héritage des Guerriers, j'ai été rapidement amené à modifier sensiblement les données du supplément. La Cité des Apparences y est présentée comme une ville de garnison assez réduite, en taille comme en population, et il m'a semblé que cela contredisait de nombreuses autres références de la gamme à son sujet, où elle est décrite comme une ville particulièrement vivante.
Dans le scénario du Code du Bushido, par exemple, une référence indique qu'elle sert d'hôte à la Cour d'Hiver Impériale, ce qui semble peu probable pour la ville dépeinte dans L'Héritage des Guerriers. J'ai donc pris le parti de dire que de la ville de garnison qu'elle était sous le Clan du Lion, Toshi Ranbo est devenue une véritable petite cité en vingt années de direction du Clan de la Grue, ce qui n'empêche en rien les vives tensions qu'elle provoque entre les deux Clans ennemis. La carte de L'Héritage des Guerriers a été retravaillée (voir en annexe) avec une échelle plus grande, et la ville abrite dans mon idée (et ma partie) 10 000 âmes environ, sans compter la garnison militaire du Clan de la Grue. Mais je n'ai pas fait d'autres référence au nombre de la population dans les pages qui suivent, afin que chacun puisse donner à Toshi Ranbo la taille qui lui convient.

Bien que je fasse brièvement allusion au destin de Tsume Retsu en 1123 dans l'historique de la régio, j'ai choisi l'année 1122 (année qui précéde le Coup d'Etat, et où l'Empereur passe son dernier hiver à Kyuden Seppun) comme référence. L'année 1120 a vu la Seconde Bataille de Toshi Ranbo et la mort d'Akodo Arasou. Les nombreuses médiations n'ont qu'à peine tempérer les conflits entre Grue et Lion, tant et si bien que l'Empereur a passé la Cour d'Hiver de l'année suivante (1121) dans la cité, qui l'accueillait pour la première fois, afin de délivrer un message clair.

Dernière précision : les descriptions tiennent compte de mes modifications personnelles de l'univers de Rokugan, principalement au niveau des noms de famille et de maison. Une Maison ici est ce que la traduction française traduit par famille de Clan (majeure ou vassale), et chaque samurai possède d'un nom de famille personnel, courant, comme dans notre culture. Pour ne pas tenir compte de cette particularité, il vous suffit d'oublier le nom de famille et de nommer chaque samurai par son nom de Maison.
Han Masashige par exemple, un samurai vassal de la Maison Ide de la Licorne (aussi appelé Ide Han Masashige dans ces pages), deviendra tout simplement Ide Masashige.

[Seppun Kurohito]

TOSHI RANBO WO SHIEN SHITE REIGISAHO

Sakura descendait l'étroite ruelle à pas hâtifs. Le visage caché par le large bord de son chapeau d'osier, la main caressant fréquemment le manche du tanto caché dans sa manche ample. Depuis qu'elle l'avait dû laisser sa fidèle naginata à la pension, elle se sentait tendue et nerveuse. La vie n'était pas facile pour une samurai-ko sans maître, et son arme intimidante avait plus d'une fois découragé les malandrins.
Cette ville avec ses lois stupides ! Elle priait de ne pas devoir y demeurer longtemps.
Arrivé sur une petit place obscurci par l'ombre du haut rempart, elle s'arrêta un instant, hésitante. Une vieille pierre rectangulaire et fissurée s'élevait bien au centre de l'endroit, sans même une seul trace de l'antique statue de lion que le temps et les guerres avaient condamnés à l'oubli.
Elle chercha du regard le bâtiment qu'on lui avait indiqué.
La cité lui avait jusqu'à présent toujours semblait sûre, élégante, paisible. Mais comme dans l'esprit des hommes, fussent-ils vertueux, la beauté côtoyait toujours les ténèbres et le vice. C'est ce que la vie avait enseigné à Sakura. Il existerait toujours des endroits comme celui-ci, que le Clan de la Grue s'empresserait d'oublier, comme si nier leur existence pouvait en détruire la sordide réalité…
« - Tu cherches quelque chose, petite ? »
La voix rauque et narquoise fit naître une frisson de peur qui lui parcourut l'échine. Elle se tourna brutalement en redressant la tête, tous les muscles de son corps athlétique en alerte.
Ils étaient trois, aux vêtements sales et élimés. Le premier était petit, le visage rongé par la vérole, le kimono tâché de tâche de graisse, et jouait négligemment avec un jo. Un autre, plus grand, resté dans l'ombre d'un porche, retirait déjà la corde de chanvre qui lui tenait lieu de ceinture en vue d'ôter sa veste noire. Celui qui avait parlé avait bien quarante printemps. Son visage ridé, usé par le temps et les excés, dégageait une sensation de danger immédiat qui frappa Sakura de plein fouet. Un feu de perversité brûlait dans l'ombre de ses yeux. Elle entendit un cliquetis métallique alors que, sortant de sa manche, pendait dans sa main une chaîne étroite terminée par une sphère métallique.
« - Un peu vieille peut-être, mais nous pourrons faire quelque chose de toi. »
Alors que ses deux comparses ricanaient aux paroles de leur chef, Sakura fit un bon en arrière en faisant glisser le poignard dans sa main. Visiblement surpris, le vieux ruffian fit tournoyer sa chaîne avec une amplitude faible qui trahissait sa maîtrise. Sans attendre, la rônin se fendit d'un coup droit, qui vint heurter la chaîne en mouvement. Cette dernière s'enroula comme un serpent et le tanto vola sur la place. Le bruit métallique de sa chute résonna dans les rues étroites, glaçant le sang de Sakura. Décontenancée, elle recula rapidement, sentant sa maîtrise d'elle-même se lézarder. Elle évita par deux fois l'étonnante arme de fer qui brassait l'air avec un bruit sourd.
Alors qu'elle s'inquiétait des deux sbires de son opposant, elle entendit un cri, suivi de bruits de course. Le vieux bandit ramena soudain la chaîne avant de se mettre à courir vers la rue la plus proche. Derrière lui, Sakura regardait, fascinée, les deux bushi qui venaient d'apparaître comme par enchantement. De larges éventails de fer aux armatures taillés en pointe dans chaque main, ils effectuaient des mouvements amples et complexes qui ne dévoilaient aucune ouverture à leurs ennemis. La jeune fille eut la vision de deux hérons aux ailes porteuses de mort. A peine eut-elle le temps de cligner des yeux que l'un de ses sauveteurs lacérait les deux bras de l'homme vérolé. Il prit ses jambes à son cou sans demander son reste. Son compagnon n'eut guère la même chance. Les lamelles acérées avaient ouvert sa gorge et il s'effondra sans pouvoir pousser un cri.

Telle fut la première rencontre de Sakura avec l'Ordre du Tessen...



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Kanamôri Nagate redressa le col de son manteau épais, faisant tomber ses longs cheveux d'ivoire sur ses épaules étroites. La soirée était fraîche. Depuis le haut balcon de ses appartements, il avait une vue imprenable sur une grande partie de la cité.
Il ne se lassait jamais de sa contemplation. Cet endroit était si… unique.
Les imposantes fortifications quadrillaient les quartiers de manière irrégulière, traçant un schéma invisible pour tous, sauf pour les Cieux. Déjà, l'agitation bourdonnante des quartiers populeux avaient cédé sa place au calme illusoire du soir. Partout, les lumières essaimaient la masse sombre des districts, comme autant de lucioles colorés. Au nord, Nagate devinait par moment le tracé argenté du fleuve, sillonnant entre les bois de bambous et les champs parsemés. C'était, avec le magnifique jardin des Apparences beaucoup plus proche, ses lieux favoris, propices à stimuler l'imagination. Au sud, les tours austères de Shiro Nasu défiaient le palais gouvernemental de toute leur hauteur, les étendards de la Maison Daidoji claquant dans le vent.
Que la ville semblait calme à cette heure ! Tout semblait y être à sa juste place, cloisonné par les pierres anciennes, surveillé par le Clan de la Grue.
Comme la ville portait bien son nom !
Le gong d'un temple résonna dans le lointain, le sortant de sa rêverie. Son oncle et seigneur, le gouverneur, attendait encore beaucoup de lui avant que la nuit ne soit achevée. Retourné dans ses appartements, il retira son épais manteau, et troqua son haori frappé aux armoiries de la Maison Doji pour un gilet de coton brun plus sobre.
Remerciant la Maison Goseki du Lion d'avoir doté sa forteresse d'une sortie secrète, il s'engagea dans la grande rue des Fleurs de Mûriers, et se perdit dans la foule citadine…

[Seppun Kurohito]

AUTOUR DE LA CITE : LA VALLEE KINTANI

Description de la Vallee Kintani

Issu du Voile de l'honneur :
« La vallée Kintani, ses terres fertiles, sa route marchande et sa large rivière, ont toujours fait l'objet d'âpres disputes entre les familles de trois Clans majeurs - celui de la Grue, du Phénix et du Lion. Chacune d'elles, que ce soit à la cour ou sur le champ de bataille, s'est battue pour contrôler la manne financière que représente cette région et ainsi, accroître son prestige. Aucune d'elles ne parvenant pourtant pas à prendre l'avantage, elles finirent donc par se la partager. Selon un dicton, celui qui contrôle la vallée Kintani contrôle le nord de l'empire. C'est peut-être la raison pour laquelle Hantei divisa la province de la sorte, il y a des siècles… »

Les abords de la vallée
La vallée Kintani est une large bande de terre nord-sud de Toshi Ranbo aux terres impériale, et est-ouest le long de la Rivière du Marchand Noyé, majoritairement sous domination du Clan de la Grue, encadré par le Clan du Lion à l'ouest et le Clan du Phénix à l'est. L'Est est une région de collines douces montant progressivement en altitude et constituant les contreforts des Montagnes du Regret (Yama no Kuyami), massif qui longe la vallée sur des dizaines de kilomètres et forme une frontière naturelle avec le Phénix. De nombreux ruisseaux serpentent dans ces vallons et ces combes, contribuant à la fertilité de la terre et à la végétation luxuriante de la province. Ils rejoignent pour la plupart la Rivière des Papillons.
Au sud, la vallée, plus étroite et encaissée, s'ouvre sur une mosaïque de plaines et de petits bois épars qui font partie du domaine privée du Champion d'Emeraude et des familles impériales.
À l'ouest, les collines de la Vigilance sont davantage des plissements de terrain calcaire que de véritables montagnes. Elles forment dans leurs parties les plus accidentées des crêtes rocheuses de moyenne altitude, parcourues de dangereuses ravines. Les formations pierreuses en font une zone plus ingrate à la végétation raréfiée. Les collines de la Vigilance doivent leur nom au triste privilège de représenter la frontière contestée avec le Clan du Lion. Ses chemins sont régulièrement empruntés par les patrouilles des deux Clans, et les collines ont connu un nombre incroyable d'escarmouches et de combats au fil des siècles. Aujourd'hui, elles ont la réputation d'être hantée par les esprits de ses morts innombrables, mais les shugenja des deux Clans bravent quelquefois la superstition pour venir entretenir les autels anonymes dressés à la mémoire des défunts.
Les jours de tempête, le vent hurle littéralement dans cette région encaissée. Les paysans de la vallée appellent cela la Complainte des Morts.
Au nord, la vallée s'élargit pour donner sur la Rivière du Marchand Noyé et ses berges fertiles et boisées. La route marchande aboutit au Carrefour des Rencontres, un lieu-dit qui permet de rejoindre, à l'ouest, la route de Toshi Ranbo, et à l'est, celle de Mamoru Kyotei Toshi, toutes deux longeant le large fleuve. Toshi Ranbo constitue la frontière nord-ouest de la vallée.
Au nord-est, la route finit par longer les Montagnes du Regret jusqu'à la Cité du Traité Respecté, Mamoru Kyotei Toshi. Surplombant la route, Shiro no Yoake, château du Clan du Phénix, se dresse sur un pic rocheux, dominant la vallée. Le commandement du fort fut confié dans les années précédentes le Coup d'Etat à Shiba Katsuda, guerrier émérite et reconnu qui a pour mission délicate de surveiller cette région particulièrement disputée.

Le centre de la vallée
La province de Kintani s'étale du nord au sud sur plusieurs dizaines de kilomètres, tout au long de la Rivière des Papillons, cours d'eau poissonneux aux berges luxuriantes dans toute la partie centrale de la vallée, et d'est en ouest au sud de la Rivière du Marchand Noyé (où vient se jeter la Rivière des Papillons), avec les cités de Toshi Ranbo et Mamoru Kyotei Toshi à ses frontières.
La Rivière des Papillons doit son nom à l'abondance de ces insectes apparaissant dès les premiers beaux jours, jusqu'à la fin de l'été.
Joncs et fleurs d'eau rajoutent à la beauté frappante lieu durant cette période, et de nombreux artistes viennent y trouver l'inspiration au milieu du chant des grenouilles. La vase locale donne de l'argile de bonne qualité, prisée et achetée au meilleur prix par les artisans et sculpteurs de tout l'Empire. Malgré quelques tremblements de terre, la vallée demeure exceptionnellement épargnée. Les pluies abondantes d'automne et le relief incurvé de la région provoquent régulièrement des crues abondantes durant les saisons intermédiaires, mais rarement dévastatrices. Pour tous ses bienfaits, de nombreux autels parsèment les berges de la rivière afin d'en honorer le kami, et un petit sanctuaire lui a même été édifié dans le village de Chikuzen. Pour compléter ce tableau idyllique, les reliefs occidentaux et orientaux de la vallée sont favorables à la formation d'un microclimat adoucissant les températures de la saison froide, hormis lorsque le vent du Nord, sec et mordant, souffle depuis les terres du Dragon.

La population vit majoritairement le long de la rivière, et le territoire largement irrigué favorise la culture du riz et des céréales, principalement dans sa partie nord, autour de Shiro Kyotei. Au sud, autour de Shiro Tsume (ancien siège de la famille avant l'invasion de Tsume Retsu), le territoire est davantage vallonné et la terre y est moins riche, un fait largement compensé par l'existence d'une grande forêt de bambous dont l'exploitation est désormais, sur ordre de la Maison Doji, sévèrement réglementée. Des bûcherons saisonniers y établissent leurs quartiers en printemps et en été.

La vallée est une véritable manne, et certains l'ont comparée à « un fragment du Paradis Céleste tombé sur le monde avec les enfants d'Amaterasu ». Et le tableau serait véritablement idyllique, si les revendications évidentes des trois Clans frontaliers n'avaient pas menés la guerre si souvent dans la vallée.
« Celui qui contrôle la vallée Kintani contrôle le nord de l'empire. » Le dicton a plus qu'un fond de vérité. Car outre sa richesse agricole, son importance économique et commerciale est fondamentale. La rivière et la route marchande qui la traversent en font une axe de communication et de transport principal vers le nord de l'Empire. L'utilisation des routes impériales nécessite des autorisations difficiles à obtenir, souvent provisoires et très restrictives.
A contrario, l'acheminement de marchandises par la Rivière des Papillons et la qualité des routes de la vallée attirent une grande majorité des petits négociants ou des marchands itinérants qui souhaitent rejoindre les terres du Phénix, du Dragon, ainsi que la cité de Toshi Ranbo.

[Seppun Kurohito]

Histoire de la Vallée Kintani et de la Cité des Apparences

La Cité des Apparences ferme à l'ouest la très riche et contestée vallée Kintani, qui a toujours été l'objet de toute les convoitises. Les premiers conflits entre le Lion et le Phénix dans la vallée se soldèrent par le serment de la Cité du Traité Respecté, et la prise de contrôle définitive de la Cité des Apparences par le Clan du Lion.

Au Vème siècle, la famille Akodo confia la gestion des terres de la vallée à sa vassale, la famille Damasu, qui en assura la prospérité et remplit longtemps les caisses exigeantes du Clan du Lion. Le Clan du Phénix, fidèle à ses idéaux, ne montra aucune velléité de récupérer ses anciennes terres. Quant au Clan de la Grue, il réaffirma toujours sa position dans la vallée, économiquement lucrative, mais les terres de Shiro Tsuruko (futur Shiro Tsume), coupées du reste des territoires du Clan, posaient des problèmes logistiques importants. Pour cette raison, la famille Doji les considéra longtemps comme secondaires, nommant comme des faveurs pour services rendus des gouverneurs provisoires et ce, jusqu'au XIéme siècle, où Doji no Tsume Kigura allait être le premier d'une dynastie de daimyo plus véhéments…
À travers les siècles, la vallée connut malgré tout son comptant d'escarmouches entre Lions et Grues, principalement dans les Collines de la Vigilance.

Au VIème siècle, le Clan du Lion confia la gestion de Toshi Ranbo à la famille Matsu, par le biais des gouverneurs de la famille vassale Goseki. Alors que cette dernière assurait sa prédominance militaire dans la région, les daimyo de la famille Damasu, plus au sud dans la vallée, mariaient leurs filles aux meilleurs éléments de la famille Ikoma, afin d'avoir une voix à la cour pour contrer les manœuvres de la Grue visant à accroître son influence dans la vallée. Cette synergie du Clan, véritable stratégie appliquée à la politique, permit au Lion d'assurer sa position toujours davantage. On prétend même que leur trop grande assurance dans ce fonctionnement séculaire furent leur plus grande faiblesse qu'en vint, bien plus tard, l'invasion Tsume.
Pendant de nombreux siècles, la Cité des Apparences resta une petite ville de garnison. Toutes les ressources de la région furent utilisés à l'édification des lignes de fortifications et à l'entretien des armées, au détriment du commerce ou de toute autre activité économique.

En 1056, un jeune ji-samurai allait, par ses actions, changer le destin de la province de Kintani. Doji Kigura, un homme humble jugé par tous inoffensif, fut convié à accompagner son seigneur à la Cour d'Hiver impériale d'Hantei XXXVI, à Kyuden Bayushi. Durant les festivités, il déjoua, à la surprise générale, le complot d'un courtisan du Scorpion qui visait à briser la réputation de son maître. Malgré le réseau d'influence de la famille Bayushi, il démontra son habileté politique et, grâce à son esprit aussi acéré que la lame d'un katana, il prit le courtisan à son propre piège et le discrédita publiquement.
Favorablement impressionné par le jeune homme, le Champion du Clan de la Grue fit de lui le daimyo des terres de la vallée Kintani, lui offrit un nom, Tsume (« Serre ») et le droit de fonder sa propre famille, vassale des Doji.
Pendant plus de 25 ans, Tsume Kigura oeuvra pour ses terres avec intelligence et méthode, restaurant et agrandissant Shiro Tsuruko qui fut rapidement renommé Shiro Tsume, et attirant de nombreux négociants dans la vallée. Son fils, Tsume Hiroshige perpétua son œuvre. Il créa un petit dojo dans les murs du château, agrandit la route marchande, et assura de meilleures liaisons avec le reste du Clan de la Grue par le domaine du Champion d'Emeraude. Lorsque son héritier, Tsume Retsu, prit les rênes de la famille en 1100, le domaine avait largement été mis en valeur et les Tsume était trois fois plus riche que deux décennies plus tôt. Mais Retsu était très différent de ces prédécesseurs. D'une nature cruelle, c'était un homme violent et impitoyable. Dans sa jeunesse, il avait connu l'amour avec une belle samurai de la famille Shiba, mais la politique avait conduit le Clan du Phénix à marier la jeune fille à Damasu Kojima, alors daimyo de Shiro Kyotei. Il ne fut plus jamais le même après ça. Dès les premières années de son règne, la garnison de Shiro Tsume doubla de volume, et la conscription fut instaurée dans la vallée. Une grande partie du trésor familial servit à l'enrôlement des nombreux rônin attirés sur le domaine par les promesses du nouveau suzerain.
Sans l'assentiment de son Clan, Tsume Retsu se lança dans une série d'escarmouches à ses frontières contre la famille Damasu, qui lui permirent d'agrandir son territoire. Étudiant les tactiques du Clan du Lion, il développa des régiments de lanciers, adaptés pour affronter la cavalerie supérieure des Damasu, et prit à son service plusieurs maîtres dans le maniement du yari, qui allait jeter les bases de l'école de piquiers de la famille Tsume, un de ses meilleurs idées, de l'avis même de son Clan. Ayant appris que la famille Damasu avait envoyé des représentants à la cour pour protester face à ces velléités d'invasion, Tsume Retsu lança une offensive inattendue, dont la réussite était en grande partie basée sur la surprise et la vitesse. En quelques jours, il marcha sur Shiro Kyotei, assisté du jeune général Nazu Shizuma, et fit le siège du château des Damasu. Plusieurs documents relatent la prise de Shiro Kyotei, qui ne tint pas une semaine. Bien qu'elle ait été attribuée à la supériorité stratégique de la Maison Tsume, certaines rumeurs les plus fantaisistes prétendirent que l'épouse du seigneur Damasu Kojima avait ouvert les portes à l'ennemi. Elles sont d'autant moins fondées que Retsu fit massacré l'ensemble de la Maison Damasu avec une brutalité qui choqua autant le Clan de la Grue que celui du Lion.
Lorsque la nouvelle arriva à la cour, la Maison Damasu n'existait plus.
Les représentants de la Maison Ikoma demandèrent que des mesures soient prises et le Champion d'Emeraude alors nouvellement nommé à la tête du Clan de la Grue, Doji Satsume, défendit publiquement son vassal, tout en assurant en privé que des mesures seraient prises à son encontre.
Les agissements de Retsu menaçaient de jeter le discrédit sur le Clan de la Grue et remettaient en question l'autorité de la famille Doji sur celle des Tsume. Retsu ne le savait que trop. Comme il savait aussi que le Clan du Lion vengerait les siens dans le sang, et ne s'arrêterait que lorsque le dernier Tsume tomberait. Aussi, tout à fait prêt à mourir dans un dernier fait de gloire, il s'assura que les envoyés de son propre Clan seraient retenus quelques jours à Shiro Tsume, et entreprit l'impensable : il marcha sur Toshi Ranbo. Dans les murs de la cité, il pouvait résister à la fureur du Lion et avoir une chance de survivre.
Les motivations de Retsu firent longtemps polémiques dans les cours de l'Empire. Si certains soulignent que Retsu fut, dans ses actes, un exemple pour tous ceux essayant de comprendre le Bushido, d'autres répondent que son échec n'aurait pas dressé le même tableau du personnage.
La témérité de son action, de l'avis même de ses généraux, fut l'atout principal de sa campagne. Le gouverneur Goseki n'apprit l'offensive de Retsu que quelques heures avant l'arrivée de ses forces. Le temps de rabattre ses troupes et d'organiser la défense, l'armée Tsume était aux portes de la ville, coupant celle-ci de ses lignes de communication et de réapprovisionnement. La première Bataille de Toshi Ranbo (le seconde étant celle menée par Akodo Arasou, vingt ans plus tard) fut une des plus importantes du début du siècle, dépassée en sauvagerie seulement par la Guerre des Clans. Elle allait cristalliser le conflit Lion Grue.
Alors que les piquiers de la Maison Tsume soutenaient la charge de la cavalerie Matsu à l'extérieur de la cité, les murs de Toshi Ranbo furent sabotés en plusieurs endroits et une partie des forces du daimyo parvint à prendre pied à l'intérieur. Profitant désormais de l'abri des murailles, Retsu concentra son attaque sur le palais de la Maison Goseki, en y jetant toutes ses forces encore disponibles.
Bien que Retsu aurait dû s'attirer les foudres des suzerains de son Clan, ses victoires successives parlaient pour lui, et le Champion de la Grue ne pouvait le désavouer après la formidable réussite de sa campagne. Ainsi, quand le palais de Toshi Ranbo tomba finalement sous l'assaut de Tsume Retsu et la Maison Goseki exterminée, Doji Satsume soutint son action devant la cour et envoya plusieurs compagnies de Daidoji qui rejoignirent la cité par la vallée Kintani, et s'attaquèrent aux troupe de la Maison Matsu qui menaçaient de reprendre la ville.
Toshi Ranbo était désormais sous la coupe du Clan de la Grue. Retsu fut publiquement réprimandé pour la brutalité de ses décisions, et le gouvernement de la Cité des Apparences lui fut retiré, au profit d'un membre de la Maison Doji, le gouverneur Kanamôri Hisakawa.

Retsu se retira à Shiro Kyotei, qui devint le centre du pouvoir des Tsume dans la vallée. Pendant les 20 années qui suivirent, Retsu lutta pour conserver son pouvoir, et les conflits avec le Lion, sur ses frontières ou à la cour, ne cessèrent jamais. Il maintint un effectif militaire conséquent, et le dojo de piquier de la famille s'agrandit dans les murs de Toshi Ranbo.

Kanamôri Hisakawa dirigea Toshi Ranbo dix ans durant, régnant avec sagesse et édictant les principales règles qui font encore la loi dans les murs de la ville. Il s'appliqua avec vigueur à la reconstruction de la cité qui avait grandement souffert de la guerre. Son lent processus de rénovation avait pour but de rendre la cité plus conforme aux idées de la Grue. Toshi Ranbo s'ouvrit au négoce, et l'installation d'artisans et de marchands furent encouragés par des baisses d'impôts et différentes mesures administratives. Les Jardins des Apparences furent agrandis et mis en valeur et des sommes importants furent allouées à l'embellissement des districts.
A sa retraite, son fils Kanamôri Sekawa hérita du gouvernement de la cité. Bien que la charge ne fut pas héréditaire, le seigneur Doji Satsume, maintint la famille dans ses attributions aux vues de l'excellente gestion de Kanamôri Hisakawa.
En 20 ans, la population de Toshi Ranbo avait doublé, et l'ancienne cité militaire était devenu un pôle économique qui permettait au Clan de la Grue une meilleure ouverture commerciale sur les provinces du nord de l'Empire.

En 1120 eut lieu la Seconde Bataille de Toshi Ranbo. L'échec du Clan du Lion à reprendre la Cité causa la mort d'Akodo Arasou et accrut d'autant la haine de Matsu Tsuko pour le Clan de la Grue. Mais l'arrivée sur le trône du Lion d'Akodo Toturi permit aux combats de cesser pour un temps.
Tsume Retsu, qui ne savait vivre qu'en état de guerre, profita du répit pour lever de nouvelles troupes, et, durant l'année 1123, la rumeur prétendait qu'il comptait désormais agrandir son territoire à l'ouest, sur les terres du Phénix. L'absurdité de cette décision poussèrent certains à s'interroger sur la santé mentale du vieux Tsume.
A nouveau, de nombreux rônin venaient dans la vallée, à la recherche d'un emploi lucratif. Mais le passé du seigneur Tsume le rattrapa, et il fut retrouvé poignardé dans son lit le soir de la fête des morts. Cette mort fut officieusement accueillie avec soulagement par beaucoup, bien qu'il s'avéra que l'assassin fut une membre survivante de la famille Damasu, revendue à une maison de geisha, et exécutée pour son forfait. Le successeur de Retsu, le jeune Tsume Takashi, allait connaître un début de règne troublé. Plus proche de la politique de ses ancêtres que de celle de son père, il dut, dès le début, affronter les hostilités du Clan du Lion. Une guerre, plus grande encore que toutes celles qui l'avaient précédées, se devinait à l'horizon…

[Seppun Kurohito]

Généralités

«Dès mon arrivée dans la Cité des Apparences, je fus saisi par l'harmonie des contrastes. Les hauts remparts et les palais aux allures de forteresses, les rues bien tracées et policées, me rappelèrent les grandes villes de garnison du Clan du Lion. Pourtant, à l'ombre des austères fortifications fleurissaient des jardins étonnants et variés, des temples rehaussés d'or et de stuc et des statues d'extraordinaire facture. Alors que je me perdais dans l'activité bourdonnante des grandes rues marchandes, je pris soudain conscience que ce lieu, symbole de guerre et de discorde, représentait toute la complémentarité des deux bras d'un même corps.»
Voyage vers l'intérieur de Shinjo Ieshige

La Cité des Apparences est, depuis sa prise par le Clan de la Grue, dirigée par la famille Kanamôri, longue lignée de gouverneurs originaire du littoral. Les districts, délimités par de hauts remparts datant du temps du Clan du Lion, sont au nombre de cinq, auquel se rajoute le quartier fortifié du Palais, centre du pouvoir, et le quartier de la forteresse Nazu où siège le commandement militaire. Les remparts séparent chacun d'entre eux et permet un contrôle strict des allers et venues, principalement la nuit. Avec l'accroissement constant de population, la structure fortifiée de la ville facilita la tâche du gouverneur en matière de contrôle et de sécurité, mais rendirent la construction pour les citadins problématiques. Afin de se conformer au plan d'ensemble imposé par les remparts, le gouverneur fit tracer de larges artères, étudiés pour accroître le trafic entre les districts et éviter l'anarchie de la construction à outrance. Les droits de résidence furent soumis à des contrôles stricts (privilégiant la Grue, et traquant les espions du Lion), mais auquel chacun se plie sans rechigner (voir
La rivière du Marchand Noyé longe le rempart nord de la ville, et de nombreuses familles de pêcheurs habitent sur ses rives. Le quartier des eta est en aval du fleuve, à l'extérieur des murs.

La cité est traversée d'est en ouest par la route impériale, et entourée tout le long par les remparts. Plusieurs ponts surplombent la route pour relier les quartiers nord et sud, configuration inhabituelle qui surprend de nombreux voyageurs. La Voie de l'Orchidée Sanglante, principale voie commerciale longeant la Rivière du Marchand Noyé, entre à l'ouest dans le district Toshioka par la Porte de la Victoire, et à l'est par la Porte des Frères Ennemis, dans le district Kanshû. Ces deux districts sont les plus vastes (après Kachimura), les plus populeux et les plus vivants de la cité. On y trouve les marchés et les commerces, l'essentiel de la population citadine et les principaux centres d'activités.

Le district Kanshû abrite davantage d'artisans, et plusieurs guildes et sièges de maisons marchandes y ont leur bâtiment.

Le district Toshioka, le plus visité par les voyageurs, aboutit quant à lui à l'est dans les Jardins des Apparences, qui encadrent le rempart ouest du palais gouvernemental. Les Jardins, développés par le Clan de la Grue dès son installation dans les murs, abritent de nombreux sanctuaires et bâtiment de recueillement et de prières, si bien que les habitants les appellent familièrement « les Jardins aux Temples ».

Le district Shijin, au nord et à l'ouest, rassemble la majorité des lieux de divertissement locaux : maison de thé, de saké et de geisha, théâtre populaire et établissements de jeu. La plupart sont concentrés dans la longue rue des Saules, qui tient lieu de quartier réservé informel et vaut au district Shijin son surnom de « Quartier des Saules ».

Directement face au palais du gouverneur, encadré par les district Kanshû et Shijin, le district Hokama fait office de zone résidentielle. Les plus nobles samurai, les familles les plus anciennes et les représentants des Clans étrangers y ont de spacieuses demeures au milieu de jardins soignés. Le magnifique temple d'Amaterasu est une des plus vastes et anciennes bâtisses de ce quartier. On y trouve aussi la résidence du magistrat d'Emeraude en poste et le tribunal impérial.

Enfin, l'histoire de la cité explique en grande partie l'importante présence militaire de Toshi Ranbo. Le district militaire de Kachimura, le plus grand en superficie, représente toute la zone sud-est de la cité et abrite l'importante garnison de samurai de la Maison Daidoji. Les vastes casernes, les terrains d'entraînement, les dojo et l'administration militaire forment une vraie ville dans la cité.
Un sixième quartier proche dans sa structure du complexe fortifié du palais, Shiro Nazu, appelé aussi la Forteresse, abrite les demeures des officiers locaux et le commandant militaire de la cité (actuellement Hashiba Kenzaburo de la Maison Kakita).
Voir le chapitre de description des districts pour l'histoire du Château Nazu.

Au centre-sud, dans le quartier le plus petit, où sont rassemblées toutes les instances du pouvoir du Clan, l'ancien palais fortifié de la Maison Goseki abrite désormais la famille Kanamôri, celles de son hatamoto, de son karo et de ses conseillers, et représente le centre politique et économique du pouvoir de la Grue dans la ville. A l'image de la tradition de la Capitale, on donne communément au quartier du palais le nom du gouverneur en titre. Aussi est-il actuellement appelé district Sekawa. Depuis l'attaque échouée du Lion en 1120, le tombeau d'Akodo Arasou se dresse contre le palais, source de toutes les tensions.

[Seppun Kurohito]

Organisation administrative et judiciaire

Magistrature du Clan

Le découpage administratif de la cité se fait naturellement par district : chacun des cinq principaux districts (Kanshû, Toshioka, Shijin, Hokama et Kachimura) est sous la juridiction d'un yoriki de la magistrature du Clan de la Grue, qui applique la loi, préside les tribunaux de quartier, dirige les milices d'ashigaru, nomme ses doshin et supervise les tâches administratives.
On compte en outre un surveillant général par quartier. Les surveillants généraux sont généralement des chônin (citadins non-samurai) qui disposent d'une autre activité principale (artisans, négociant…) et font partie de la bourgeoisie locale. Il peut s'agir aussi de ji-samurai de familles natives de la ville (les autorités de la Grue préfèrent traiter avec des membres de leur caste), voire, plus rarement et à titre provisoire, d'administrateurs rônin. Les surveillant de quartier, qui s'entourent généralement de quelques assistants et d'un secrétaire, oeuvrent auprès des yoriki et servent d'intermédiaires avec la population. Ils assistent aux différents réunions d'artisans de quartier, protègent les intérêts des différents corps de métiers et facilitent parfois la communication en s'occupant du transport de courriers entre les quartiers. Leur statut n'est pas reconnu par la loi, et leur rôle est facultatif et uniquement consultatif. Ils peuvent être aussi facilement désignés que révoqués, sans que cela porte à conséquence. Aussi arrive-t-il fréquemment que les yoriki les prennent en tant que doshin, afin de faciliter leurs travail.
Les yoriki sont nommés par le karo du gouverneur, premier magistrat de la cité, auquel ils doivent rendre compte hebdomadairement.
Le premier magistrat a parfois, selon sa politique, un à plusieurs autres magistrats qui l'assistent. Ils résident et officient tous, comme le karo, depuis le district Sekawa. Toute affaire de la cité concernant des samurai dont le statut est supérieur à celui des yoriki est déférée par ces derniers au karo ou à ses magistrats assistants. Le cas échéant, si le problème entre dans le champ d'application de la charte d'Emeraude, les magistrats de la cité doivent en référer au magistrat impérial en poste. Les surveillants de quartier sont théoriquement désignés par le karo, mais cette tâche est en général déléguée à ses seconds, voire au yoriki de district.
Chaque office de quartier dispose d'une salle des audiences, où sont traités hebdomadairement les litiges de la cité, lorsqu'ils sont du ressort des yoriki. Les affaires passant par le karo ou ses magistrats se résolvent dans le tribunal, situé dans le bâtiment de la magistrature du district Sekawa. Le tribunal ne tient pas de séances à périodicité établie, mais le nombre des audiences ou des procès à instruire en font un lieu régulièrement utilisé.
La collecte de l'impôt sur les récoltes est sous la responsabilité de la magistrature du Clan. Elle se déroule à la fin du mois du Serpent (Juin), puis à partir du 14ème jour du mois du Coq (octobre). Elle concerne généralement la moitié des récoltes, mais de nombreux aléas peuvent faire varier ce chiffre, de 40 à 60 %. Bien qu'il appartiennent à la magistrature impériale de s'assurer de la part à reverser au trésor impérial, le magistrat d'Emeraude en poste a délégué cette charge à la magistrature locale (comme c'est souvent le cas quand les deux institutions sont dans les meilleurs termes) et ne vérifie que brièvement la comptablilité. La magistrature du Clan prélève aussi certaine taxe propre à la cité, et reverse pareillement la part impérial.

Magistrature impériale
Depuis la prise de la cité par le Clan de la Grue, les nombreux conflits avec le Clan du Lion ont obligé la justice impériale à disposer d'une présence soutenue dans les murs de Toshi Ranbo. Aussi, outre un magistrat d'Emeraude en poste fixe, plusieurs magistrats de seconde classe, en général itinérants, sont requis par le magistrat résident pour gérer les relations délicates dans la région. Ce dernier représentant l'Empereur dans la ville, il arrive fréquemment que deux autres travaillent sous son autorité, s'occupant de la vallée Kintani au sud et à l'est, ou des fiefs du nord de la rivière du Marchand Noyé, qui s'étendent entre Kintani et les terres de la Libellule, du Dragon et du Phénix.
Etre en poste à Toshi Ranbo est souvent vu comme une nomination difficile, confiée à des magistrats expérimentés et diplomates. Par tradition, ils n'appartiennent jamais au Clan de la Grue ou du Lion. Il est demandé au magistrat impérial en poste, en plus de son rôle habituel, d'être un médiateur avisé et son rôle d'instrument de la volonté impériale est ici bien plus que symbolique. Les rares magistrats à s'être davantage impliqués dans l'ancien grief entre les Clans de la Grue et du Lion en ont subi les lourdes conséquences (trois magistrats se sont succédés les huit premières années).
Chaque fois où la situation a abouti à une guerre ouverte, le gouvernement a envoyé des shisha de la Maison Miya, voire, dans les crises plus graves (comme la Seconde Bataille de Toshi Ranbo qui vit la mort d'Akodo Arasou), un shikken désigné par le souverain lui-même. Il appartient alors au magistrat d'Emeraude en place de faire un rapport complet, clair et synthétique de la situation et de donner à l'envoyé du souverain toute l'aide requise pour l'exécution de sa mission.
Lorsque le Champion d'Emeraude imposa la présence d'un magistrat impérial à titre permanent dans les murs de Toshi Ranbo, quelques années après sa prise par le Clan de la Grue, (une nécessité qui ne s'était pas fait sentir lorsque elle n'était encore qu'une ville de garnison du Clan du Lion), le gouverneur Hisakawa fit bâtir une somptueuse résidence dans le district Hokama, accompagnée de dépendances, d'une salle d'audience et entourée d'un jardin somptueux.
Aujourd'hui, c'est le magistrat Han Masashige, un diplomate Licorne de la Maison Ide qui y réside, et la magnifique propriété est le siège du pouvoir de la magistrature d'Emeraude dans la Cité des Apparences. Nommé depuis douze ans, Masashige fait honneur à sa charge bien mieux que ces prédécesseurs brièvement nommés.
Il est à noter que la résidence du magistrat ne possède pas de prison indépendante et que le magistrat en titre bénéficie de la courtoisie du Clan de la Grue en la matière. Ce dernier a même proposé au magistrat la possibilité de profiter d'autres facilités (dont il est actuellement privé) à l'intérieur du district Sekawa, mais Ide Han Masashige a toujours décliné l'invitation, préférant traiter hors du quartier du gouvernement de la ville. Ce qui, en soit, en dit long sur les relations entre les deux administrations. Le magistrat n'en demeure pas moins l'invité privilégié du palais des Kanamôri.
Deux autres magistrats vivent dans l'enceinte de la résidence du magistrat lorsque leurs missions ne les en éloignent pas. Shidâ Jingorô, ancien vassal mineur de la Maison Hiruma du Clan du Crabe, officiant depuis sa nomination aux côtés de Masashige, et Kitsuki Yumi, cousine du seigneur Yasu du Clan du Dragon, affectée après les conséquences désastreuses de la mort d'Akodo Arasou. Les méthodes de cette dernière ne reçoivent guère l'assentiment général, mais elle a toute l'estime et la confiance de Masashige…
La proximité du Château du Champion d'Emeraude facilite la remise des rapports réguliers et obligatoire au Champion, charge déléguée le plus souvent à Hiruma Shidâ Jingoro ou Kitsuki Yumi.
La gestion des nombreuses taxes impériales (sur le commerce notamment) prélevées dans la région est sous la responsabilité du Premier Yoriki d'Emeraude, actuellement Matsuba Togatsu, samurai de la Maison Shiba.
Bien que Ide Han Masashige n'ait pas toujours les moyens suffisants pour assurer toutes ses prérogatives, le contrôle du trafic de marchandises compte dans ses priorités et il s'y emploie sans requérir d'assistance de la part de la Grue.

[Seppun Kurohito]

Evidemment, il ne s'agit que de courts extraits de chaque partie. D'autres chapitres traitent des lois de la ville, du commerce et de l'artisanat, de la diplomatie (les représentations officielles des autres Clans) et des groupes propres à la cité (soldats du feu, Ordre du Tessen, etc.)

Je travaille en ce moment sur des descriptions détaillées de quartiers avec les demeures et établissement notables, personnages principaux, un peu comme dans les suppléments sur les villes qui me servent de modèles.
Je compte aussi détailler les PNJ importants des lieux, leurs interactions...

Et une partie traitera bien entendu de l'envers du décor, et des secrets de la ville (qui ne s'appelle pas la Cité des Apparences pour rien )

Et une carte aussi, celle de l'Héritage des Guerrier scannée et retravaillée.

Bon, j'ai peut-être envoyé trop d'un coup (toutes mes excuses ), mais je me répète, je serai heureux de toutes critiques.

Pour l'orthographe, il doit y avoir de nombreuses fautes car je n'ai pas fait de relecture sérieuse, donc, inutile de me les signaler pour l'instant (pas encore ), mais pour le reste (style ou répétition, incompréhensibilité, idée bancale, etc...) n'hésitez pas !
J'en serai honoré.

[Okuma]

C'est très intéressant, même si la description de la vallée Kintani me semble dépasser : une vallée qui s'ouvre de l'est vers l'ouest en partant de Mamoru Kyotei Toshi est assez éloignée de Toshi Rambo géographiquement (référence : secrets de la Grue, livre 2e ed. J'ai fait les recherches pour Mamoru, je connais le truc).

Je t'ai envoyé des liens vers des nouvelles décrivant un peu la ville, dans ton autre topic. Sinon, pas assez d'espaces, comme pour mes propres textes. Ca en est difficile à lire.

Le chapitre sur la magistrature me semble inutile. Les lois, à peu de choses près, sont les mêmes dans tout l'Empire. Juste noter les différences avec la loi générale serait mieux. On notera aussi les noms grues, ce qui est déprimant pour une ville dont l'architecture et les symboles devraient être lions dans la partie principale de la ville et dans les esprits des gens du commun (et je pense que le massacre des Damasu a laisser plus de ressentiments que certaines personnes pourraient le faire penser). L'histoire de la famille Goseki et de ses lames (time of the void) peut apporter aussi une histoire de fond.

[Seppun Kurohito]

Avant tout, merci beaucoup Okuma pour ton attention.

C'est très intéressant, même si la description de la vallée Kintani me semble dépasser : une vallée qui s'ouvre de l'est vers l'ouest en partant de Mamoru Kyotei Toshi est assez éloignée de Toshi Rambo géographiquement (référence : secrets de la Grue, livre 2e ed. J'ai fait les recherches pour Mamoru, je connais le truc).

Oui, nous avions déjà parlé de la disposition de la vallée dans d'autres topics. Néanmoins, les cartes sont très différentes les unes des autres, et bien que les suppléments récents aient remis à plat de nombreuses localisations, il y a je pense assez de "flou" pour laisser une interprétation assez libre.
J'avais au départ une vallée uniquement nord-sud, et c'est déjà après ton intervention que j'avais revu sa disposition et défini que la province de Kitani s'étendait aussi le long de la Rivière du Marchand Noyé d'est en ouest. Néanmoins, je préfère privilégier la forme trouvée pour la zone grue autour de Toshi Ranbo dans la première édition, et les éléments trouvés notamment dans le Voile de l'Honneur (Shiro Kyotei au centre de la vallée, pas si éloignée de Toshi Ranbo au nord...).
Sûrement un peu dépassé, mais je ne pense pas aller à l'encontre du court chapitre que l'on trouve sur Toshi Ranbo dans le Secret of de la Grue. J'essaie de trouver quelque chose qui concilierait certains éléments contradictoires trouvés dans la gamme.

Par contre, la distance jusqu'à Mamoru Kyotei Toshi est un facteur important pour certains de mes développements, et je te remercie de souligner l'éloignement géographique.

Sinon, pas assez d'espaces, comme pour mes propres textes. Ca en est difficile à lire.

Tu as tout à fait raison. Je vais aérer tout ça au fil de mes relectures. Merci

Le chapitre sur la magistrature me semble inutile. Les lois, à peu de choses près, sont les mêmes dans tout l'Empire. Juste noter les différences avec la loi générale serait mieux.

Je me demandais justement si toutes ces explications étaient bien nécessaires...
Mais j'ai remarqué dans les discussions du forum à quel point beaucoup avaient une vision très personnelle des différentes magistratures, de leurs pouvoirs et de leurs moyens d'action.
C'est pour cela que j'ai choisi de mettre ma version, sans détailler les attributions de chacun (hormis pour les impôts et taxes, et encore sommairement...), mais en développant la structure telle qu'on la trouve dans la ville. C'est clair qu'on retrouve en majorité le schéma classique, mais j'y ai glissé plusieurs spécificités (les surveillants de quartier pour la magistrature locale, le fait qu'il y ait plusieurs magistrats d'Emeraude sur la même juridiction, ce genre de choses).
Mais j'enlèverai peut-être certaines parties au final.

On notera aussi les noms grues, ce qui est déprimant pour une ville dont l'architecture et les symboles devraient être lions dans la partie principale de la ville et dans les esprits des gens du commun (et je pense que le massacre des Damasu a laisser plus de ressentiments que certaines personnes pourraient le faire penser).

Les noms Grue ? Je ne comprends pas vraiment ce que tu veux dire.
Je comptais justement, en abordant le détail de chaque quartier, tenter de faire ressentir ce mélange de passé Lion et de gouvernement Grue... Dans les ambiances, les traditions, certains établissements et l'architecture par exemple. Mais pour les noms
Il me semble évident qu'après avoir assuré son contrôle de la ville, le Clan de la Grue aura renommé les principaux bâtiments, en symbole de victoire et de souveraineté, non ? (comme dans Le Silence au Coeur du Son, le Lion a renommé la ville prise au Scorpion). Je vois mal les nouveaux gouverneur exercer leur autorité depuis le palais Goseki , même si beaucoup l'appeleront encore ainsi.

Mais ça me fait penser à quelque chose d'important : indiquer les anciens noms Lions de certains endroits, les anciens de la ville s'en servant certainement toujours.

L'histoire de la famille Goseki et de ses lames (time of the void) peut apporter aussi une histoire de fond.

Oui, j'y avais pensé... J'aimerai agrémenter certaines descriptions de DFF d'ailleurs...

[Shosuro Akae]

J'ai pas encore eu le temps de lire tout ça mais ça ne saurait tarder. Tiens c'est drôle pour la carte de la cité j'ai fait pareil, je l'ai décalqué et remodelée pour l'agrandir .

Je laise juste deux trois échoppe que j'avais décrite pour ma cité des apparences lors d'un solo, le reste n'étant que très brouillon je t'en ferais part par oral. Tiens voilà.

TOSHI RANBO:

L'auberge de la lame silencieuse:
Cette auberge porte ce nom en raison d'une vielle histoire, la rue dans laquelle elle se trouve fut le
théatre de l'assassinat d'un des derniers héritier de l'ancienne famille Goseki, on ne sait qui en fut
l'auteur, mais le clan du Lion s'accorde à dire qu'il s'agissait d'un assassin payé par le clan de la
Grue. Quant au clan de la Grue il estime que cette histoire n'est qu'une fable inventée par la
famille Ikoma pour diffamer son clan.
Cette auberge est tenue par un heimin du nom de Koji. C'est un petit homme bien portant à
l'attitude chaleureuse, il accueil ici tout un tas de clients, du ronin au samourai le plus haut, la
réputation de son auberge vient des plats que concocte sa femme, Reika, qui sont exquis à s'en
damner. De plus les tarifs sont peu élevés et des tarifs spéciaux ont cour pour les soldats de la cité.
Cela fait que les lieux sont toujours combles et qu'à moins d'être un officier ou une personne de
haut rang il faille réserver une semaine voir plus au paravant.
En fait Koji et Reika étaient avant de s'installer ici cuisinier dans l'ambassade du clan de la Grue d'Otosan Uchi,
mais quand leur fils tomba malade ils durent se déplacer pour trouver des médecines sur les terres
du Dragon, leur fils mourut malgrès tout et ils échouèrent en la cité. Rapidement les deux époux
achetèrent une petite cariole et se mirent à vendre des plats dans la rue. Et ainsi ils firent
rapidement fortune assez pour acheter un établissement.
Ils peuvent tenir des prix bas grâce aux exemptions d'impôt qu'ils ont de la part du clan de la Grue
qui encourage les artisants et commerçants à s'installer en la ville.

La maison du petit matin radieux:
Cette demeure est une demeure de courtisane(ou bordel), qui offre aux gens de la ville qui
peuvent se le permettre un éventail de choix en matière de filles et de plaisir. Cet établissement
est le plus réputé de tous de par le raffinement de certaines de ses occupantes.
La dureté de la vie pour la soldatesque fait de cet endroit un lieu très fréquenté et toléré par les
généraux du clan, qui le voit comme une soupape de pression pour leurs hommes. Ainsi la
prostitution n'est pas autorisée en dehors des établissements mais les bordels ont le droit de
séjour, mais sans être exempt de taxes. Ils sont tout de même cantonnés dans un quartier afin de ne pas nuire à la rigueur militaire imposée en ville.

La forge de maître Kenza:
Cette forge est un petit établissement qui pourtant jouit d'une certaine notoriété au sein de la cité.
Son gérant Kenza est un vielle homme aux bras encore puissants d'une vie à pratiquer le métier de
la forge. Les katana qu'ils forgent sont appréciés de ceux qui connaissent son travail et lui même
connait des techniques propre à lui qui font de ses armes un atout pour la forteresse.
Les sabres de Kenza, sont plus légers et plus résistant que les sabres habituels, ceci fait la
différence lors d'engagement long où le samourai porte sa lame durant plusieurs heures et lui fait
subir des chocs de manières très fréquente. Il produit ainsi des armes en quantité et certaines plus
exceptionnelles suivant les personnes:

Bon c'est pas grand chose mais si ça peut te servir.

[Seppun Kurohito]

Très sympathiques comme établissement....
Tu m'autorises donc à reprendre ça pour l'inclure dans ma description ? Merci !!! (d'ailleurs, on peut voir ensemble certaines choses si tu veux)...

(...et je serais honoré d'égayer de quelques dessins ces longues pages de mots. Bon, tu as beaucoup de choses en cours, je le sais, et si tu peux pas, c'est pas grave, mais j'aurai passé le message ).

[Shosuro Akae]

bien sûr

[Kitsuki_Gentaro]

Travail intéressant Kurohito-san!
Je trouve également le Toshi Ranbo de l'Héritage des Guerriers un peu petit... Tu parles d'un plan de la ville de ton cru: l'as tu scanné?
L'ensemble de la Vallée Kintani m'intéresse et je travaille dessus en utilisant ton propre travail. Je suis assez d'accord avec l'orientation géographique que tu lui donnes.

Le passage sur la magistrature est intéressant; je comprends qu'Okuma puisse le trouver redondant, mais il a le mérite d'être clair et tu y intègres très biens les spécificités locales.

Je suis impatient de lire la suite. Et si d'aventure je puis t'être d'une aide quelconque...

KG.

[Bayushixav]

Yop yop, je fais un up sur ce topic pour savoir où ça en est.
Parceque je compte faire ma Cour d'Hiver à Toshi Ranbo.

Bayushi Kurumada

[Moto Shikizu]

Kurohito kun n'a pas pu venir nous voir depuis un moment pour raison professionnelles si je me souviens bien. Peut etre vaudrait il mieux tenter un mail, Xav ?