Haiku, Tanka, poésie japonaise, cuvée 2006

[Le Bouffon Kakita]

Cigale frustrée
Au travail ! Hiver forçat -
Les autres s'amusent

[Iuchi Mushu]

"Retrouvailles"

Une longue absence
Le souvenir de ta peau
Un doux souvenir

[Kakita Inigin]

"Retrouvailles"

Une longue absence
Le souvenir de ta peau
Un doux souvenir

Rêver encore tes yeux
Cheveux et draps blancs défaits

si tu permets Mushu-san.

[Iuchi Mushu]

"Eveil"

Un rayon de lune
Ombre sous mes propres pas
Ton corps contre moi

[Kitsuki Katsume]

La lune miroir
Se reflète sur l'étang
Surface de nuit

[Iuchi Mushu]

Dépendance

Soumis, rien qu'à moi
J'explore ton coeur et ton corps
Ta bouche me murmure

Dans un doux soupir, "Encore"
Tombe la soie en spirale

[Kakita Inigin]

Entre les grands troncs
Piliers entre terre et ciel
Les mousses glissantes

[Kakita Inigin]

Tapis de boutons
Forêts parcourues en rêve
Les rochers s’éboulent

[Iuchi Mushu]

"Affrontement"

Aube d'une guerre
Murmure de mes ancêtres
L'ombre de la mort

Plane au-dessus des hommes
Comme un oiseau avide

[Kitsuki Katsume]

En t'empruntant et en déformant ton premier vers, Mushu-hime

Une guerre à l'aube
Chaque jour recommencer
A vivre et penser

[Iuchi Mushu]

"Tendresse d'hiver"

Petit pas de deux
Sur la neige encore fraîche
Empreintes d'oiseau

[Kakita Inigin]

Craquement léger
Iris courbés sous le pas
Montagne pesante

[Iuchi Mushu]

"Lame de neige"

Les muscles tendus
Le souffle court et givré
Eclat irisé

Dans le silence ouaté
Unis, l'homme, le sabre.

[Kitsuki Katsume]

Douloureux exil
Dans un monde désarmé
Un homme sans sabre

[Soshi Yabu]

L'inspiration m'est revenue!!!! Merci à Inigin pour l'oeuvre qu'il m'a prêté.


D'un bain de cristal
Sortait ainsi tout mouillé
Le fer deKânsho.

Sous lourd manteau blanc
fleur de cerisier
Et printemps demeure.

Hors lit conjugal
Nichait ses secrets amours
L'infidèle amant

(Pour info, ce dernier est une parodie d'un haïku de Basho: hors du nid/ Ils nichent leurs amours/ Les pétrels)

Dans une nuit froide
Le sol enneigé luit sous
l'éclat lune pâle.

Lune de printemps
Mirre fleurs de cerisiers
Elle aussi sourit.

La fleur de prunier
Enfin est devenue fruit
Et voilà l'été.

Dormant sur la rive
Les bras pendant dans l'eau fraîche
Tel est le vieux saule.

Simple mélodie
Légère brise d'été
Des bambous pour flûte.

Colère kamikaze
emporte hommes, chevaux
Pleurent les bambous.

Hors d'un sol gelé
de petits cailloux se dressent
Des monts éternels.

Eclair dans le ciel
Zèbre la sombre demeure
La lune palit.

Monde vert joyeux
Passe l'été et devient
Monde gris cendré.