[2.14-all] Des profondeurs au Tengoku

- Putain d'ogresse en pagne, la vase. Y'en a partout de cette chiure de gobelin.

Le moins qu'on pouvait dire de Shigeru, c'est qu'il ne s'embarrassait pas de courtoisie avec les habitants des égouts. Habitants qui laissaient leurs empreinte sien visible devant les gros trous que creusaient - en descendant, mais surtout en remontant - les grands pieds des bushi.

Le tunnel tournait vaguement, à force d'affluer les petits cours d'eau (de liquide ?) finissaient par devenir des affluents qui couraient au milieu de blocs de boue (de solide ?), et tout au bout il s refaisait un bruit de cascade, une augmentation de la lumière, et des bruits de voix. Humaine.

"On sait, Shigeru... Ça fait des heures qu'on patauge dans cette merde..."

Un bruit de succion écœurant vint ponctuer sa phrase.

"Vous avez entendu ? Silence..." fit-il à l'attention de ses camarades.

Kei pris son arc et l'encorda.

La salle qui s'ouvrit devant eux comportait en son centre un immense trou duquel montait le vagissement d'une cataracte. Personne ne voulait s'aventurer sur le destinataire de toute cette eau, mais certainement elle tombât jusqu'au Palais de la Grande Kumo*.

Un sycophante en tenue de ronin, mais avec des tissus élégants, parlait avec quatre gaillards habillés de façon très semblable à la sienne (si on excepte les sabres, remplacés par des coutelas, la tenue de ronin, remplacée par une coupe confortable, et la soie, remplacée par un patchwork de mauvaise charpie).

Quelques autres quidams, acolytes de seconde zone, escogriffes et profiteurs en tous genre, traînaient dans la salle ou dans des galeries latérales.

* Il y a une légende célèbre à Sunda Mizu Mura sur le sujet, avec des petits enfants qui volent une barque et finissent dévorés tout cru. Vous l'avez sûrement entendue étant jeunes.

Retsu fit signe à Kamodo.

Toi et moi... On s'avance discrètement et on les contourne...

Kei ne bougea pas et s'occupa de choisir une flèche. Le chef ne s'enfuierait pas.

Evidemment, le mouvement de Retsu, kamodo et la prise de position statique de Kei ne fut pas remarquée. Pendant un certain temps. Puis Retsu et Kamodo coupèrent la lumière donnant dans un couloir. On les vit. On donna l'alerte. Et tout bascula dans une mêlée furieuse.

Retsu entendit une flèche passer non loin en sifflant avant de se ficher dans la gorge d'un des ronins qui lui faisait face.

Il leva son tetsubo avant de l'abattre en pleine face de son adversaire.

Hirozaku était embêté, il n'avait pas fait remarqué à Retsu qu'il était bien à même de faire l'éclaireur, vu que cela n'était autre que sa formation première. Mais son indécision ne fit que mettre son groupe dans l'embarras. Il prit alors son Testubo, et tenta malgré tout de passer discrètement afin de se rapprocher de l'homme en habit riche, peut être pourrait il profité de la confusion pour s'approcher un peu plus ...

En quelques instants tout fut terminé.

Leurs adversaires gisaient dans le sang et les membres de la promo de l'oni se regardèrent.
Le chef avait tenté de s'échapper mais Kamodo était parvenu à le rattraper et l'avait tué.

Retsu se passa machinalement la main sur son avant-bras, là où la lame d'un de ses adversaires avait ripé sur le kote, y laissant un sillon. Il aurait sans doute un beau bleu...

Retsu se tourna vers son collègue.

"Tranche-lui la tête, Kamodo-kun. Je suis sûr que le Conseil appréciera un tel cadeau..."

Il se tourna vers Hirozaku, Shigeru et Kei.

"Vous allez bien ??" demanda-t-il à tous.

Mais son sourire ne semblait par contre être destiné qu'à la jeune femme...

Kei s'approcha un peu plus, l'arc toujours encordé.

"Oui, ça va. Et désolée d'être restée un peu en retrait, mais bon vous aviez l'air de vous débrouillez correctement." Ça avait un peu relancé ses douleurs d'utiliser cette arme mais c'était sûrement peu cher payé comparé à une utilisation du tetsubo. Qui plus est elle sentait qu'elle était vraiment sur la voix de la guérison.

"Ils vont être plus durs à interroger maintenant... Ils ne sont quand même pas tous morts si?"

Retsu pris une longue inspiration.

"Ben... Je ne suis pas sûr, Kei-chan... Allons faire un tour pour voir..."

Il commença à examiner les corps à la recherche d'un éventuel survivant.

"Ca va toi ?" demanda-t-il à la jeune femme une fois qu'ils se furent un peu éloignés du reste du groupe.

"Oui, oui, ça va j'ai dit. J'ai juste tiré à l'arc hein, c'était moins douloureux que Takeshi" dit-elle mi-figue, mi-raisin; l'adrénaline redescendant enfin un peu.

Elle le regarda des pieds à la tête, il avait l'air entier.

" On n'a pas trop de blessé j'espère... Je n'ai même pas demandé aux autres. Tes hommes n'ont rien eu ?"

"Non rien... On leur est tombé dessus à l'improviste... Ils n'avaient pas d'armure, ni de sabres..."

"Je me suis juste pris un coup sur l'avant-bras..." fit-il en lui montrant le kote entaillé.

"J'aurai juste un joli bleu... Moins beau que les tiens je pense..." dit-il en souriant.

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