[2.14-all] Des profondeurs au Tengoku

" Ça ira pour les miens... Ça va déjà beaucoup mieux."

Elle retourna un nouveau corps du bout du pied.

Ils avaient fait peu de prisonniers, leurs hommes étant efficaces et leurs armes, pénétrantes. Cependant, le dernier second couteau que Kei retourna gémit.

- Ooooh... pitié, ma dame...

Retsu regarda Kei sans rien dire...

Elle regarda les blessures de l'homme afin d'en estimer l'état.

"Ne t'inquiète pas va, tu ne vas pas mourir maintenant."

Elle s'accroupit a côté de lui.

"Alors... Qui était ton chef ?"

Retsu s'agenouilla aussi, prêt à s'interposer au moindre geste brusque.

- Notre sauveur... c'est le seigneur Nikumizu... il nous délivrera du mal...

Retsu adressa un regard interrogateur à sa camarade.
Cela ne lui disait rien du tout...

Il regarda Kei qui semblait avide d'information.
Elle semblait avoir une certaine maîtrise de l'interrogatoire, sans doute du fait des années passées au sein de la Garde des Eaux.

Qui était Nikumizu ? Était-ce l'homme qui avait été tué ? Comment comptait-il s'y prendre pour les délivrer du mal ?? Était-ce lui qui avait organisé les meurtres des dignitaires ? Et la tentative de meurtre contre Yasuki Minako ??

Retsu s'ébroua. Les questions se succédaient rapides et précises. Il était heureux de ne pas être celui soumis à une telle pression...

mais l'autre répondait, d'une voix tremblante mais qui prenait plus de force avec le temps, comme si elle se nourrissait de son propre timbre, comme si elle devenait prophétique et claironnante à force d'être humble...

- Il nous a délivré de cette vie de misère matérielle, et nous offre la bienveillance des Cieux... Il attend, impassible et serein, en un lieu où vous ne pouvez l'atteindre, au panthéon de l'honneur et de la gloire...Rien ne porte, rien ne l'atteint, même vos enquêtes et votre argent, car aujourd'hui, car demain comme hier, pour un homme que vous chassez injustement, il s'en lève dix qui vous écraseront...

Et dans ses traits marqués par la douleur une lueur de félicité se faisait jour.

Retsu adressa un regard inquiet à Kei-chan.

Le prisonnier semblait de plus en plus exalté, et agissait comme un fanatique religieux.
Il sentait également la frustration monter chez la jeune femme.

Il se contenta d'observer silencieusement, rassemblant ses souvenirs sur les nikumizu...

Il s'agissait de saloperies de vers de l'Outremonde. Ils creusaient la chair de leur victimes jusqu'à leur dévorer le cœur...
Le Conseil était-il le coeur ? Ou s'agissait-il de l'Empereur lui-même ??
Quoi qu'il en soit cela sentait mauvais...

Et il continuait :

- Il n'est pas de repos que dans la mort... les portes de Jigoku s'ouvrent et le souffle des bêtes se déverse comme la mer trop longtemps retenue... au coeur du typhon le conflit millénaire se ravive et les flammes seront balayées...

Kei le secoua violemment, à lui taper la tête sur le sol, ce qui ça n'était pas volontaire.

"Arrête ! Réponds ou meurs ! " lui cria-t-elle

Retsu posa sa main sur le bras de la jeune femme.

"Ne le tue pas... Il est peut-être notre seul moyen de comprendre ce qui se trame vraiment..."

Il regarda le prisonnier dans les yeux. Son regard était dur et sans la moindre trace de sympathie.

"Si il ne veut pas nous parler, nous le remettrons aux bourreaux du Conseil qui se chargeront de lui soutirer tout ce qu'il sait..."

- les crimes que vous nous reprochez ne sont rien devant la mission assignée par le Ciel... Notre nom est légion et qui tombe se relèvera dans la gloire éternelle..,

Elle réagit aux mots de Retsu "On ne peut pas le faire traverser la ville comme ça de toutes façons!"

Elle lui mit un coup de poing en pleine tête, espérant qu'il se taise.

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