[4.10] Les prémices du procès de Bayuri

- Bien, dit-elle très vite. Et vous, vous vous portez bien ? Vous n'avez pas trop de travail? Vous avez le temps de prendre du temps pour vous?

C'était bien la première fois qu'elle lui parlait de choses personnelles, elle le faisait très mal d'ailleurs.

Retsu avait tiqué à la réponse donnée par Shiranai. Et la petit grimace de la shugenja ne l'avait pas enchanté non plus.
Il s'était mis à cogiter à toute allure.

T'es parano, mon gars essaya-t-il de se rassurer.

Mais il n'eu pas le temps de dire quoi que ce soit que Kei-chan avait enchaîné.

- Arf... C'est une question tres indiscrète, mais elle tombe à pic, je me disais justement que j'avais besoin de repos. De partir à la campagne par exemple. Pourquoi ?

Kei fut tellement surprise que Shiranai réponde qu'elle ne put retenir un hoquet de surprise. Et qu'elle lui réponde du tac au tac de suite, sans même avoir l'air gênée de ce qu'elle avait fait, alors qu'elle était là, elle dans son salon, l'enervait un peu.

- Bien. Et vous cherchez activement un mari c'est ça? C'est le contact humain qui vous manque?

Retsu déglutit.

Kei venait d'entrer dans le vif du sujet avec la délicatesse d'un troupeau de buffles...

- Un mari ? Moi ? Oh, je suppose que mes frères ont de vagues projets à ce sujet. Pourquoi ? Vous avez un frère à caser ?

Houla. Ça va péter... songea Retsu.

Shiranai regardait Kei calmement. Son salon était assez long mais étroit, entouré de poutres et de madriers, dans le lourd style Crabe.

* bah déjà j'en sais rien :p puisque j'ai pas eu de réponse sur ma belle soeur, ensuite sûrement pas avec Shiranai.

- Non. Mon frère n'est pas à caser. Mon mari non plus d'ailleurs.

Elle s'arrêta là de peur de la traiter de tous les noms.

Tu pourrais sûrement lui étaler un peu de son maquillage avec ces belles poutres là. Une petite touche sur la pommette pour faire glisser ça jusque sur le nez, ce serait sûrement joli.

-Votre mari ? Maif qu'est-ce qu'il a à voir avec cette conversation ?

Retsu finit par prendre la parole.

"Hida Kei-sama fait allusion à votre comportement étrangement entreprenant à mon égard..."

Elle le foudroya du regard, elle ne lui avait pas demandé de s'en mêler.

- Je me dis que si vous vous mettez à l'embrasser et à le tripoter c'est sûrement que vous devez être en manque de contact physique. C'est que vous n'avez pas été chez Momoru depuis un bail, finit-elle un peu plus fort.

Retsu ferma son clapet aussi sec et se contenta de regarder la scène.

- Je ne vois pas à quoi vous faites allusion.

Le jeune homme haussa un sourcil interrogateur. Il n'avait jamais pensé que Shiranai soit particulièrement douée pour mentir. Or elle affirmait ça avec une certaine conviction...
Voire même, elle semblait croire ce qu'elle disait.

Avait-elle été manipulée ? L'hypnose, une drogue ou un truc du genre ?

Et dans ce cas qui était derrière tout ça ?

Le seul qui avait voulu faire passer Retsu pour un grand séducteur, preuve s'il en était qu'il ne le connaissait pas, était le Daidoji. Était-ce lui qui voulait causer la discorde ?

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