[4.5] La vérité est ailleurs

Retsu remercia le prêtre avant de sortir à la suite de son épouse.

"Hé bien qu'en penses-tu ?" lui demanda-t-il alors qu'ils traversaient les jardins secs entourant le temple.

"Une chose est sûre, c'est qu'il y a un truc pas net là dedans..."

Devant la place, une foule s'était rassemblée. Face à des gardes bien ennuyés de se trouver la, elle scandait Assassins et Rendez-nous nos enfants. En le voyant, un bushi se précipita vers Retsu en lui indiquant qu'une rumeur courrait selon laquelle les sectateurs de la Lune sacrifiaient des enfants la nuit et faisaient de la maho avec leur sang.

- J'en pense que soit Scintillation est sénile, soit ils ont eu de nouvelles possessions en se mariant avec Chohime, soit ils mentent. On pourrait écrire quand même à l'abbé. Vu qu'on accepte un temple ici, il sera peut-être enclin à nous renseigner un peu plus. Puis on attend la réponse des autorités aussi, sur la production du clan...

Super... Pensa Kei en voyant l'attroupement.

Kei s'avança pour observer l'attroupement, il y avait sûrement des têtes connues là dedans.

Retsu grimaça en voyant l'attroupement. Il hocha la tête aux paroles du bushi et pris finalement la parole :

"Silence !!" tonna-t-il, sa voix se répercutant sur les murs.

"Je suis Hida Retsu, le shireikan de la cité et par conséquent le responsable de la sûreté de Sunda Mizu Mura." poursuivit-il de sa voix forte qui couvrait le brouhaha ambiant.

"De ce que j'ai entendu, certains ici présents accusent le clergé d'Onotangu-okami d'avoir volé leurs enfants. Qu'ils approchent ! J'écouterai leurs plaintes et leur rendrait justice !"

Il se campant sur ses deux jambes, comme si il s'apprêtait à livrer un combat contre l'Outremonde...

Il y eut un peu de flottement, comme si personne ne se sentait concerné, et puis une femme avança :
- Moi ! Ils m'ont volé mon garçon. Qu'ils brûlent !
- Oui ! Oui ! criait la foule.

"Silence !!" hurla Retsu.

Il pointa la femme du doigt à l'attention des gardes.

"Amenez-la devant moi !"

Ils parvinrent à l'extirper sans se faire écharper, exploit notable tant la foule était compacte.

"Quand à tous ceux qui n'ont aucune plainte concrète, reprenez votre travail ou rentrez chez vous. Ce n'est pas en baillant aux corneilles que notre cité pourra redresser la tête !" cria Retsu.

- Un temple d'adorateurs de la maho dans notre ville, c'est pas concret pour vous ?

La voix était forte mais personne ne semblait l'avoir émise. La foule réagit cependant à sa façon :
- Oui ! Oui ! scandait-elle.

Kei en resta comme deux ronds de flan. Le degré d'intelligence de cette entité qu'on appelle une foule est inversément proportionnel au nombre d'individus qui la composent.

Elle s'approcha tout de même des premiers rangs pour mettre un visage sur tous ces gueulards... Et essayer de voir qui tentait de mettre le feu aux poudres.

"Je vous ai donné un ordre ! Vous avez des plaintes, vous venez seul devant moi ! Vous n'avez rien, vous reprenez vos activités !"

Finalement ils restèrent trois : un qui protestait contre le temple parce que c'était la Lune, un pour la mort de son chien écrasé par des soldats, et la femme.

Retsu se dirigea vers la première personne.

"Quels sont vos griefs ?" lui demanda-t-il.

- Cest la Lune, c'est une hérésie, le temple du mal.
- ils ont une mauvaise influence sur les mœurs : hier un soldat a écrasé mon chien, c'est dire !
- Ils ont enlevé mon garçon pour je ne sais quel rituel impie.

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