[2.11] Takkoku no Iwaya Bishamondo

De l'autre côté du shoji, un tabouret se renversa, et au bruit du bambou sur le tatami succéda celui de la faïence brisée. Mais aucun juron de Yashiko ne suivit.

"Oui, tout s'est bien passé..." avait répondu Retsu avec un sourire.

En entendant le bruit de vaisselle brisée, Retsu avait réagi au quart de tour.
Le sabre à la main il ouvrit le shoji à la volée...

Tant pis pour les convenances, on ne savait jamais... Trois morts sur quatre ferait beaucoup. Kei le suivit dans la pièce.

Des pieds, des robes, des morceaux de plafond pendant et gesticulant dans l'air. Yoshiko avait la tête pendue au plafond, la tête entourée d'un cordon de tissu qui semblait lui faire un châle inversé... et asphyxiait la jeune femme.

Sans hésiter la moindre seconde, Retsu trancha le cordon d'un coup de sabre.

Kei essaya tant que bien que mal d'amortir la chute de la jeune fille mais c'était peine perdue, celle-ci était déjà tombée par terre quand elle arriva. Elle desserra rapidement le tissu qu'elle avait autour du cou, et la secoua un peu, qu'elle reprenne des couleurs.

"Eh!!!" cria-t-elle "Yoshiko-hime!" poursuivit-elle un peu moins fort.

Retsu avait laissé tomber son sabre au sol. Alors que Kei-chan tentait de ramener Yoshiko à elle, il dénoua le obi et ouvrit le kimono de la jeune femme afin qu'elle puisse respirer.

Il leva ses yeux vers Kei-chan, le regard inquiet.

La jeune fille ouvrit les yeux, regarda Retsu penche sur son corsage ouvert, le referma et glapit :
- Hé ! Qu'essayez-vous de me faire ??!

"Ferme la porte" dit Kei à Retsu.

Elle regarda la jeune fille, soulagée.

"Rien, ne vous inquiétez pas" essaya-t-elle de la calmer, "on vous a retrouvée... pendue. On vous a juste fait un peu d'air..."

Retsu hocha la tête avant d'aller refermer le shoji qui était resté béant.

Il revint s'agenouiller aux côtés de Kei-chan.

"Veuillez m'excuser, Yoshiko-hime... J'ai pensé que cela vous aiderait à reprendre conscience..." dit-il avant de s'incliner.

La jeune fille finit de refermer son corsage, cessa de regarder Retsu avec colère, regarda le trou dans le plafond et cria, sur un ton non plus colérique mais effrayé :

- Arrêtez-le ! Il a essayé de me tuer !

- Vas-y, je reste avec elle.

Kei dégaina son arme, releva la jeune femme et s'approcha de la porte pour appeler d'autres gardes.

Des traces de pas se firent entendre. Des pas rapides. En dessus d'eux.

"Merde..." lâcha Retsu.

"A moi la garde !!!" hurla-t-il à pleins poumons.

"On a un assassin qui se planque dans les combles !!"

Si possible j'essaie de grimper là où il se trouvait sinon je sors de la pièce (il doit y avoir un shoji qui donne dehors) afin de voir où est-ce que notre assassin va ressortir...

Kei sortit dans le couloir, toujours en tenant Yoshiko.

Elle la traina jusque dans la chambre de son père, afin de s'assurer que rien ne lui était arrivé, a lui... Elle ouvrit le shoji et entra sans sommation aucune.

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